Le Luxembourg ne fait pas exception à la règle et compte de multiples enjeux sociétaux. Certaines organisations de l’économie sociale et solidaire tentent déjà d’y apporter des éléments de réponse, mais la force de frappe d’une entreprise classique qui déploierait une approche de « social business » permettrait le passage à une autre échelle et d’aborder des questions parfois encore insuffisamment investies. IMS Luxembourg, avec le support du Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Économie Sociale et solidaire, publie une étude permettant de faire l’état des lieux des opportunités nationales par enjeux. Diagnostic des champs d’action où les entreprises pourraient changer la donne et où des initiatives inspirantes percent déjà avec succès.



1. Adapter la société au vieillissement

D'ici 2060, la population du Luxembourg devrait majoritairement vieillir et les plus de 65 ans représenteront plus de 26 % de la population totale. 

Mamie et Moi collabore avec des femmes seniors de la Grande Région ce qui leur permet de garder une place dans la vie active à travers une occupation agréable, socialisante et qui les met en valeur : le tricot.

2. Réussir l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la société 

Quelque 10 % des demandeurs d’emploi disponibles inscrits à l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) en 2016 étaient des personnes en situation de handicap. 

L’atelier Info-média mené par Autisme Luxembourg forme des personnes atteintes d'autisme et les met à l'emploi en atelier dans le domaine des nouvelles TIC appliquées aux médias numériques.

3. Permettre l’insertion professionnelle et sociale des migrants et réfugiés

En 2018, la Direction de l'immigration a enregistré 2 205 demandes d’asile. Intégrer les nouveaux migrants et améliorer leurs conditions d’existence constitue un véritable défi pour le pays. 

Passerell aide les demandeurs d'asile et les réfugiés dans la défense de leurs droits. De façon complémentaire, Touchpoints crée des points de rencontre entre les populations locales et les populations immigrées au Luxembourg à travers plusieurs projets concrets.

4. Rendre le logement accessible 

Il existe un vrai décalage entre la demande de logement (entre 6 000 et 8 000/an) et le nombre de construction (entre 2 500 et 4 000) par an au Luxembourg. Selon Eurostat, le Luxembourg est le pays qui enregistre la 3ème plus forte hausse du prix des logements en Europe (+11,3 %). 

L’association Cohabit’âge développe des résidences intergénérationnelles. Le groupe Ad Hoc, quant à lui rassemble des partisans du vivre ensemble dans le but de créer des quartiers solidaires et inclusifs.

5. Accompagner les mutations d’une économie digitalisée

Selon l’OCDE, 14 % des emplois pourraient être automatisés et 32 % susceptibles de changer considérablement au cours des 15 à 20 prochaines années. « 80 000 postes peuvent être créés au Luxembourg d’ici 2020 avec la digitalisation de l’économie » affirmait en 2017 Thierry Geerts, directeur de Google Belgique-Luxembourg. 

Women in Digital Empowerment vise à autonomiser les femmes par et grâce au numérique, ainsi qu'à augmenter le nombre de femmes saisissant leurs opportunités dans l'économie et la société numériques.

6. Former pour accompagner la croissance économique

Selon l’OCDE, en 2019, 79 % des PDG s'inquiètent de la pénurie de compétences clés. Dans un contexte de vieillissement de la population et de manque de main d’œuvre, la formation représente un véritable défi pour le Luxembourg. 

L’asbl Defi-job agit en favorisant la réinsertion socioprofessionnelle des personnes placées en milieu pénitentiaire dans l’espoir qu’un emploi régulier puisse diminuer le risque de récidive, tout en tenant compte du profil des détenus et des spécificités du marché du travail.

7. Lutter contre le gaspillage alimentaire, produire plus localement et mieux

124 kilos de nourriture par personne sont jetés tous les ans au Luxembourg. 

L’initiative Changeons de Menu initiée par l’ONG SOS Faim en juin 2015 cherche à sensibiliser à l’alimentation responsable via un site web et un calculateur de l’empreinte alimentaire.

8. Mettre en œuvre une meilleure gestion des déchets

84 % des déchets au Luxembourg proviennent du bâtiment, contre seulement 30 % en Europe. Aussi, chaque habitant au Luxembourg jette en moyenne 52 kg de déchets en plastique par an. 

Du côté des particuliers au Luxembourg, NEI AARBECHT collecte dans tout le pays les objets dont les habitants n’ont plus besoin et veulent bien céder.

Retrouvez l'étude complète en accès libre.

Cette étude a été co-construite lors d’un atelier impliquant le Ministère, l’ULESS et des dirigeants d’entreprises membres d’IMS. Les participants ont échangé autour des défis et opportunités, avec la contribution de Patrice Partula et Jean Bernou, experts en innovation sociale.