Electrolux se prépare à la neutralité carbone
Objectifs chiffrés à l’appui, le géant de l’électro-ménager s’attaque méthodiquement à l’ensemble de ses émissions. L’entreprise qui fait figure de pionnier, montre la voie à suivre dans son secteur. Rencontre avec Henrik Sundström, chef d’orchestre de cette transition bas carbone.
INTERVIEW
Sustainability MAG : Electrolux est l’une des 100 premières entreprises à avoir rejoint l’initiative Science-Based Targets (SBT). Pourquoi ce choix ?
Henrik Sundström : Réduire notre impact sur le climat, à travers le cycle de vie de nos produits, est une priorité majeure pour Electrolux et nous avons établi dès 2013 notre premier objectif de réduction d’émissions carbone à horizon 2020. Et puisque l’entreprise se fixe des objectifs qui vont au-delà de 2020, nous nous sommes alignés sur ceux de l’initiative Science-Based Targets.
Concrètement, quels sont vos objectifs ? Où se situe Electrolux dans ce processus ?
Les objectifs d’Electrolux pour 2025, qui se basent sur les chiffres de 2015, sont de réduire les émissions de 80% pour les catégories d’émissions Scopes 1 et 2, et de 25% pour le Scope 3. Les résultats des catégories de Scopes 1 et 2 en 2018 montrent que nous sommes en bonne voie. Nous nous sommes également assurés que les objectifs des Scopes 1 et 2 étaient en ligne avec l’objectif de 1,5°C pour 2100. Electrolux se prépare désormais à se fixer des objectifs pour devenir climatiquement neutre.
Les différentes sources d'émissions classées en 3 catégories.
Quelles transformations cela implique-t-il tout au long de votre chaîne de valeur ?
Les SBT se concentrent sur les Scopes 1 et 2 car nous avons un contrôle total sur les résultats. Mais notre priorité est également de réduire l’impact de la phase d’utilisation des produits que nous vendons, car elle compte pour environ 85% de l’impact tout au long du cycle de vie des produits. Cela veut dire que nous investissons actuellement dans la R&D de nouvelles plateformes produits pour une efficience améliorée, mais également dans de nouvelles usines plus efficientes.
La question des impacts indirects de Scope 3 est complexe. Comment l’avez-vous abordée ? Comment faites-vous la promotion d’une consommation plus responsable ?
Electrolux a réalisé une cartographie de l’ensemble de la chaine de valeur de ses produits. Les résultats ont montré que le total des émissions de Scope 3 était approximativement de 90 millions de tonnes de CO2. Pour fixer nos objectifs SBT, nous avons sélectionné les produits pour lesquels nous pouvons calculer la consommation énergétique, la manière dont les produits sont utilisés et leur durée de vie escomptée. Ces objectifs SBT couvrent plus des deux tiers de l’ensemble du Scope 3. Outre l’amélioration de la consommation énergétique, nous prenons également des initiatives pour promouvoir les comportements écoresponsables des usagers. Par exemple, un nouveau panneau de contrôle de lave-vaisselles met en avant le cycle de lavage « éco » qui consomme moins d’énergie.
L’ecometer, une innovation Electrolux pour limiter ses impacts indirects La gamme de lave-vaisselles Quick Select utilise un nouveau modèle de commande. L'écran de l'Ecometer indique la consommation d'énergie en fonction du temps et des options sélectionnés, guidant doucement l'utilisateur vers la manière la plus durable d'utiliser le produit.
L’engagement pour un futur pauvre en carbone est un critère de plus en plus important pour les consommateurs. D’un point de vue général, comment voyez-vous la mission d’Electrolux en terme de développement durable ?
Nous sommes convaincus que les appareils ménagers jouent un rôle fondamental à la fois sur les piliers social et environnemental du développement durable. Les réfrigérateurs préservent la nourriture, ce qui réduit les émissions de CO2 mais ils libèrent également du temps aux gens qui peuvent le consacrer à leur éducation, leur travail et à leur famille. Les lave-linges et lave-vaisselles présentent les mêmes avantages. De plus en plus de personnes ont besoin et veulent avoir accès à ces produits, et nous devons continuellement améliorer leur efficience énergétique. Les Science-Based Targets nous indiquent précisément si nous sommes sur la bonne voie.
Définir des objectifs cibles est un processus long et complexe. Quel conseil donneriez-vous à des entreprises qui souhaitent rejoindre le mouvement ?
Commencez par cartographier l’impact de votre activité, de vos produits tout au long de leur cycle de vie, des matériaux bruts à la fin de vie. Cela permet à l’organisation de se concentrer sur les aspects les plus matériels.
