Crédit : OIM / Louisiane, août 2012. Trois jours après le passage de l’ouragan Isaac, plus de 13 000 familles bénéficient de l’aide humanitaire internationale.

200 millions de déplacés à l’horizon en 2050. En cause, les dégradations de l’environnement, imputées majoritairement aux stress climatiques. Les enjeux des migrations s’invitent désormais au cœur des débats. Cependant la réalité est assez complexe et, contrairement aux idées reçues, trois quarts des déplacements se font principalement à l’intérieur même des pays et plus d’un tiers des migrations internationales sont faites dans l’hémisphère sud.



Un vide juridique

Alors que les catastrophes environnementales sévissent depuis toujours, l’intérêt général pour le phénomène de migrations environnementales s’est accru suite à une recrudescence des phénomènes extrêmes dans les années 2000. Ces déplacements sont complexes à estimer, à évaluer et à catégoriser : choix ou contrainte ? de court ou long terme ? flux local ou international ? Mais alors comment définir un migrant environnemental ?

En l’absence de définition légale, celle de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) est majoritairement utilisée : « Les personnes ou groupes de personnes qui, essentiellement pour des raisons liées à un changement environnemental soudain ou progressif influant négativement sur leur vie ou leurs conditions de vie, sont contraintes de quitter leur foyer habituel ou le quittent de leur propre initiative, temporairement ou définitivement, et qui, de ce fait, se déplacent à l’intérieur de leur pays ou en sortent ».

Alors que la Convention de Genève protège les migrants fuyant des persécutions, le droit international ne reconnait pas les catastrophes naturelles, les dégradations de l’environnement ou encore le changement climatique comme une forme de persécution.

Crédit : OIM

Népal, Udaipur, Novembre 2016 / Sigil Bati Shada répare et parfois reconstruit sa maison chaque année en raison des inondations récurrentes qui frappent son village. Alors que tous les ans, des millions de personnes se déplacent suite à des catastrophes naturelles, certaines n’ont pas d’autres choix que de rester… Mais jusque quand ?

Vers une coopération internationale…

Face au flou qui entoure la notion de « migration environnementale », sensibiliser aussi bien les politiques que le grand public est essentiel afin de démystifier ce phénomène. De plus, alors que ces mouvements se font majoritairement à l’intérieur même d’un pays, il semble également primordial de créer une coopération entre États à travers un partage d’expertise et une consultation entre les régions. Une coopération permettrait d’instaurer des mesures de prévention, de protection et de facilitation des migrations, moins coûteuses que des mesures de réparations. À ce titre, il est difficile, voire impossible d’évaluer les coûts de la migration tant les critères à prendre en compte sont nombreux. Le secteur privé peut quant à lui contribuer aux mesures de prévention et de protection à travers, par exemple, des investissements directs dans des programmes d’accompagnement et plus généralement en adoptant des politiques de production ou de développement respectueuses du climat.

Le saviez-vous ?

La Norvège et la Suisse ont lancé, en 2012, l’initiative Nansen : un processus intergouvernemental qui repose sur des consultations régionales avec des gouvernements et la société civile. Aujourd’hui, 114 États ont adopté « l’agenda de protection » de l’initiative Nansen dont l’objectif est de protéger ceux qui sont déplacés par des catastrophes naturelles et climatiques, à défaut de reconnaissance juridique.

Étudier les migrations environnementales

Début novembre 2016, l’Université de Liège a inauguré le premier observatoire au monde dédié à la recherche et à l’enseignement des migrations environnementales : l’Observatoire Hugo.

Pourquoi étudier les migrations environnementales ?

Depuis 2008, chaque année, 26 millions de personnes dans le monde se voient contraintes de quitter leur habitation à cause de catastrophes naturelles, dont 85% sont de nature climatique. Face à ces chiffres, en 2015, 114 gouvernements ont adopté à Genève un agenda international de protection des migrants environnementaux (dans le cadre de l’initiative Nansen) et les autorités publiques demandent ainsi des analyses fouillées afin de prendre des décisions.

Quel est le rôle de l’Observatoire ?

L’objectif de l’Observatoire Hugo est d’analyser de plus près les phénomènes de migration environnementale afin de mieux les anticiper en examinant les multiples liens entre environnement, politique, migration et déplacements. Aujourd’hui, l’Observatoire compte huit chercheurs et souhaite développer des collaborations avec des organisations internationales et des universités étrangères. L’équipe affiche une expertise mondialement reconnue, en particulier en Afrique de l’Ouest, Asie du sud-est et dans le Pacifique-sud, grâce à des partenariats avec des institutions locales.

L’Observatoire mène actuellement trois projets d’envergure. Ces travaux sont à découvrir ici.


Étudier les migrations environnementales

Début novembre 2016, l’Université de Liège a inauguré le premier observatoire au monde dédié à la recherche et à l’enseignement des migrations environnementales : l’Observatoire Hugo.

Pourquoi étudier les migrations environnementales ?

Depuis 2008, chaque année, 26 millions de personnes dans le monde se voient contraintes de quitter leur habitation à cause de catastrophes naturelles, dont 85% sont de nature climatique. Face à ces chiffres, en 2015, 114 gouvernements ont adopté à Genève un agenda international de protection des migrants environnementaux (dans le cadre de l’initiative Nansen) et les autorités publiques demandent ainsi des analyses fouillées afin de prendre des décisions.

Quel est le rôle de l’Observatoire ?

L’objectif de l’Observatoire Hugo est d’analyser de plus près les phénomènes de migration environnementale afin de mieux les anticiper en examinant les multiples liens entre environnement, politique, migration et déplacements. Aujourd’hui, l’Observatoire compte huit chercheurs et souhaite développer des collaborations avec des organisations internationales et des universités étrangères. L’équipe affiche une expertise mondialement reconnue, en particulier en Afrique de l’Ouest, Asie du sud-est et dans le Pacifique-sud, grâce à des partenariats avec des institutions locales.

L’Observatoire mène actuellement trois projets d’envergure. Ces travaux sont à découvrir ici.


QUELQUES CHIFFRES
26,4 millions

de personnes sont déplacées chaque année par des catastrophes soudaines

15 millions

de personnes sont déplacées chaque année par des projets de développement

200 millions

de déplacés sont prévus d'ici 2050

(OIM, 2017)

À lire aussi dans le dossier « Les déplacés du climat  » :