Trois mouvements activistes qui ont frappé le monde de l’entreprise
Zoom sur ces déflagrations venues des Etats-Unis
Black Lives Matter
Le mouvement Black Lives Matter (BLM), « Les vies noires ont de l’importance » en français, a vu le jour en 2013, à la suite de l'acquittement de George Zimmerman dans l'affaire de la mort par balle de Trayvon Martin, un adolescent noir non armé. Alicia Garza, Patrisse Cullors et Opal Tometi, trois militantes noires, ont fondé le mouvement en réaction à ce qu'elles considéraient comme un modèle de racisme systémique et de brutalité policière à l'encontre des personnes noires aux États-Unis. Le mouvement a gagné en importance en 2014, à la suite des décès de Michael Brown à Ferguson (Missouri) et d'Eric Garner à New York, tous deux aux mains de policiers. Ces décès ont déclenché des manifestations dans tout le pays, les militants utilisant le hashtag #BlackLivesMatter pour attirer l'attention sur les problèmes de brutalité policière et de racisme systémique.
Le mouvement "Black Lives Matter" a eu un impact significatif sur le lieu de travail, de nombreuses entreprises reconnaissant la nécessité d'aborder ces questions. Certaines se sont ainsi engagées publiquement à améliorer la représentation des personnes racisées au sein de leurs effectifs et notamment aux postes de direction. Le mouvement a incité les organisations à examiner leurs politiques et pratiques à la recherche d'éventuels préjugés ou disparités et à prendre des mesures concrètes pour promouvoir la diversité, l'équité et l'inclusion. Plusieurs entreprises ont déclaré le 10 juin férié, jour de l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis, et ont condamné publiquement le racisme et les brutalités policières. Certaines ont également versé des dons à des organisations soutenant la justice et l'égalité raciales.
Le mouvement Me Too
Le mouvement #MeToo est monté en puissance en 2017 en réponse aux nombreuses allégations de harcèlement et d'agression sexuels visant le producteur hollywoodien Harvey Weinstein. À l’origine, le slogan Me Too a été en réalité lancé par Tarana Burke, une militante afro-américaine des droits civiques, comme moyen de sensibiliser aux agressions et au harcèlement sexuels, en particulier parmi les femmes noires. Mais le mouvement a vraiment pris de l'ampleur lorsque que les allégations contre Weinstein ont été rendues publiques. Des femmes, mais aussi des hommes de divers secteurs et pays, ont commencé à partager leurs histoires de harcèlement et d'agression sexuels sur les médias sociaux en utilisant le hashtag #MeToo. Le mouvement est rapidement devenu viral, des millions de personnes dans le monde entier partageant leurs expériences et appelant à une plus grande sensibilisation et à des mesures pour lutter contre ce phénomène.
Le mouvement #MeToo a eu un impact important sur le lieu de travail, notamment en termes de sensibilisation au harcèlement et aux agressions sexuels, de promotion de l'égalité des sexes et d'encouragement des employeurs à adopter des politiques et des pratiques plus inclusives. Car, dans de nombreux cas, le harcèlement et les agressions sexuelles sont plus largement les symptômes d'inégalités entre les sexes sur le lieu de travail, telles que les disparités salariales et le manque de représentation aux postes de direction. Le mouvement a contribué à créer un environnement de travail plus favorable et plus sûr pour les femmes et a forcé de nombreux employeurs à affronter et à traiter les questions de dynamique du pouvoir et d'inégalité entre les sexes sur le lieu de travail.
Le soulèvement de Stonewall
Le soulèvement de Stonewall est une série de protestations et de manifestations qui a eu lieu en juin 1969 à New York, en particulier au Stonewall Inn, un bar gay populaire du quartier de Greenwich Village. Dans la nuit du 28 juin 1969, la police a entrepris de mener une descente dans cet établissement, comme elle le faisait souvent dans les bars gays à l'époque. Cependant, cette nuit-là, les clients du Stonewall Inn ont refusé d'obéir à la police et une révolte a éclaté. La manifestation a duré plusieurs jours et a déclenché un mouvement plus large en faveur des droits et de la libération des personnes LGBTIQ+.
Plus de 50 ans après, d'autres mouvements sociaux LGBTIQ+, tels qu'ACT UP et le mariage pour tous, ou plus récemment l’affaire des brassards arc-en-ciel lors de la coupe du monde de football au Qatar, ont participé à faire progresser les consciences autour de ces sujets. L'impact des mouvements sociaux LGBTIQ+ sur le lieu de travail peut être observé dans certains cas très médiatisés. Par exemple, en 2019, un groupe de plus de 200 entreprises a signé un mémoire d'amicus curiae en soutien aux personnes transgenres dans une affaire de la Cour suprême concernant la discrimination de ces dernières sur le lieu de travail.
Ces revendications ont eu une résonnance significative dans le monde professionnel, en particulier en termes de promotion d'une plus grande inclusion et diversité, de défense des protections juridiques et des droits des employés LGBTIQ+, et de pression en faveur d'une plus grande responsabilité sociale des entreprises et de pratiques commerciales éthiques. Le mouvement a contribué à créer un environnement de travail plus favorable et plus accueillant pour les collaborateurs LGBTIQ+ et a poussé de nombreux employeurs à affronter et à traiter les problèmes de discrimination fondés sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre.
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