Suite à une prise de conscience relativement brutale de la situation actuelle, la question des plastiques jetables s’invite désormais régulièrement dans les media. Leur impact longtemps ignoré est massif et nous sommes face à un phénomène de pollution sans précédent, plaçant sous risque l’ensemble de notre écosystème et notre propre santé. Le sujet est loin d’être anecdotique car si ces matières envahissent spectaculairement les océans, leurs microparticules affectent également notre chaîne alimentaire et l’air que chacun respire, bref notre santé. Une question qui nous concerne donc tous ici. Au Luxembourg, certaines organisations ont décidé d’agir de concert et de dire stop à l’ultra jetable plastique.
Zero Single-Use Plastic
Le 11 Septembre 2017, à l’occasion du dîner annuel du Luxembourg CEO Sustainability Club, IMS a lancé son manifeste Zero Single-Use Plastic et lancé un vaste programme dans le cadre d’une convention avec le Ministère du Développement durable et des Infrastructures. L’objectif : mettre un terme à l’achat ou la distribution des plastiques à usage unique par les entreprises signataires d’ici fin 2020. Concrètement, il s’agit des gobelets, pailles, sacs plastiques, et autres touillettes... qui sont conçus pour ne servir qu’une fois. Celui-ci anticipe la directive de l’Union européenne en cours d’adoption et publiée en mai 2018. Il va même un pas plus loin en appelant les organisations signataires à renoncer complètement à l’achat et à la diffusion d’une liste précise de produits (voir ci-dessous). Prenons l’exemple des bouteilles en plastique, le texte européen prévoit simplement l’obligation d’avoir le bouchon attaché à la bouteille et entend imposer que ces contenants soient totalement recyclables et en partie recyclés ; le manifeste lui, plus ambitieux, invite les entreprises à s’en passer totalement.
La force d’une initiative commune
Dès septembre, quelques 40 entreprises ont apporté leur signature et se sont ainsi engagées à éradiquer ces objets au sein de leurs activités, en interne comme en externe, avant la fin de l’année 2020. L’intérêt profond de ce manifeste est qu’il permet de créer un momentum autour du sujet de nature à faire réellement bouger les lignes. En agissant de manière coordonnée, les entreprises parviennent en effet à parler d’une même voix. Ensemble, elles disposent d’une taille critique suffisante pour changer la donne auprès des différentes parties prenantes, au premier rang desquelles les fournisseurs qui peuvent ainsi répondre à une demande significative. L’effet démultiplicateur est recherché. Cependant, remplacer ces plastiques constitue un défi de taille, tant au niveau logistique qu’en ce qui concerne les changements d’habitudes que cela représente. Afin d’atteindre au mieux ces objectifs, IMS a mis en place une cellule de suivi dédiée capable d’accompagner les signataires dans leur démarche. Un groupe de travail pilote a également été mis sur pied afin d’identifier les solutions concrètes dont pourront s’emparer les entreprises. Ce groupe se concentre naturellement sur les objets cités en priorité dans le manifeste mais va au-delà, en se fixant pour objectif de trouver des alternatives à l’ensemble des objets à usage unique en plastique rencontrés dans l’entreprise.
Un réseau d’ambassadeurs internes
Si l’engagement du top management est clef pour impulser le changement, il est essentiel qu’il puisse se traduire très concrètement dans l’ensemble de l’organisation. Afin d’agir au plus près du terrain, chaque entreprise signataire a pu nommer un ambassadeur ou une ambassadrice dont le rôle est d’insuffler le changement en interne. Delphine Hames, Office Manager chez Felten et Associés est aujourd’hui ambassadrice Zero Single-Use Plastic : « les solutions ne sont donc que partielles à ce jour mais la cause est belle et c’est avec une grande motivation grâce au soutien actif d’IMS ainsi que de tous les signataires que nous avons la volonté d’avancer et d’échanger sur les meilleures pratiques en la matière. Le chemin est encore long mais la perspective de contribuer activement à ce projet nous réjouit. » L’idée est ainsi de former un véritable réseau d’ambassadeurs qui portent le sujet au sein de l’entreprise, échangent avec leurs pairs autour les solutions testées dans d’autres organisations et alimentent ainsi cette dynamique naissante.
Les articles non réutilisables en plastique visés en priorité par le manifeste :
- Les gobelets
- Les assiettes, couverts, pailles et bâtonnets mélangeurs
- Les récipients alimentaires
- Les bouteilles
- Les sachets plastiques
- Les paquets et emballages de chips et sucreries
- Les bâtonnets de ballons baudruche et les ballons baudruche
- Les lingettes contenant du plastique
Cette liste reprend celle établie par la commission européenne, à l’exception des mégots de cigarettes, des serviettes hygiéniques et des filets de pêche. Les efforts des signataires se concentrent donc majoritairement sur ces objets, mais pas uniquement.
Les articles non réutilisables en plastique visés en priorité par le manifeste :
- Les gobelets
- Les assiettes, couverts, pailles et bâtonnets mélangeurs
- Les récipients alimentaires
- Les bouteilles
- Les sachets plastiques
- Les paquets et emballages de chips et sucreries
- Les bâtonnets de ballons baudruche et les ballons baudruche
- Les lingettes contenant du plastique
Cette liste reprend celle établie par la commission européenne, à l’exception des mégots de cigarettes, des serviettes hygiéniques et des filets de pêche. Les efforts des signataires se concentrent donc majoritairement sur ces objets, mais pas uniquement.
« J’ai trouvé du plastique en Arctique, en Antarctique, et partout entre les deux pôles. Je l’ai vu flotter au milieu des mers et dans les profondeurs. Il est partout. Il n’y a désormais plus un seul endroit dans les océans qui soit épargné par la pollution plastique. Et celle-ci a un effet dévastateur sur la faune marine. Nous trouvons à présent du microplastique dans les plus petites créatures sur terres, mais également dans les plus grandes, du zooplancton à la baleine bleue. Nous devenons tous plastique. Il détruit les océans, et seul une chose peut l’arrêter : vous. Chacun de vos achats est une décision que vous prenez quant à la planète sur laquelle vous voulez vivre. »
Lewis Pugh - Partners Against Plastic, lewispugh.com