Les micro et nano particules se révèlent être la face cachée mais aussi probablement la plus dangereuse de la pollution plastique. Dernièrement, une étude portant sur les microplastiques, morceaux et particules inférieurs à 5 millimètres, s’est démarquée de toutes les autres et a marqué les esprits. Celle-ci affirme que ces infimes fragments se retrouvent jusque dans les selles humaines. Et ce, où que l’on soit dans le monde. L’étude menée par l’université de Vienne et l'agence de l'environnement autrichienne rassemblait en effet des participants de Finlande, d'Italie, du Japon, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, d'Autriche, de Russie ou encore de Pologne. Nous entendons quotidiennement que ces substances ont envahi nos océans, reléguant parfois le problème à de fictives distances, mais nous semblons sous-estimer la pollution plastique à notre immédiate portée, et pour cause puisqu’elle est presque invisible…
À ce jour, il est estimé qu’il y a 500 fois plus de particules de microplastiques dans l’océan que d’étoiles dans la galaxie. Il se pourrait également que le ciel soit peu à peu contaminé, les scientifiques ayant récemment découvert que les moustiques pouvaient aussi ingérer des particules, avant d’être mangés par les oiseaux. Il n’existe plus un seul endroit sur Terre qui soit épargné par ce fléau. L’air est en réalité chargé de particules, des études mettent à jour même que l’air intérieur contient jusqu’à 10 fois plus de microplastiques que l’air extérieur.
Bref, nous respirons ces microparticules…
Comment ceci est-il possible ? La plus grande source de production de ces particules s’avère être les pneus de voitures, mais aussi le lavage de nos vêtements en machine ou tout simplement la dégradation des déchets plastiques qui errent dans les océans. Autre source de microplastiques insoupçonnée : une bonne partie des produits présents sur les étagères de nos salles de bains. Nos gels douches, shampoings, déodorants, et plus particulièrement les cosmétiques en contiennent. C’est au quotidien que nous y sommes confrontés. Et ceci pose un problème de santé publique majeur. Ces particules sont en effet inhalées ou ingérées car très présentes dans les poissons notamment et l’eau, largement contaminée. L’ONU avance de possibles effets sur les systèmes nerveux, reproductifs et respiratoires. Par ailleurs, il a été prouvé que le styrène et le benzène contenus dans nos récipients alimentaires sont cancérogènes.
Ces déchets microplastiques sont malheureusement aujourd’hui impossibles à collecter. Le recyclage reste sans réponse face à ce sujet, et il est prioritaire de questionner nos habitudes de consommation et d’éliminer en premier lieu les objets éphémères en plastique dont l’impact sur l’environnement rapporté à leur utilité laisse bouche bée. On le rappelle, les objets en plastique à usage unique représentent aujourd’hui presque 70% de la pollution des océans.
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