Source : AR5 WG1 TS

Depuis le début du XXe siècle, nous observons une augmentation des températures moyennes et du niveau moyen de l’océan. Entre 1880 et 2012, la température moyenne de la planète a augmenté de 0.85°C. Le développement de modèles système-terre permettent de comprendre cette évolution au travers des dynamiques de l’atmosphère, des océans, de la biosphère et des pôles. Ces modèles ont été en particulier validés en reconstruisant les évolutions passées.

Le besoin de résultats clairs a par ailleurs favorisé le dialogue entre les communautés scientifiques et débouché sur la réalisation de scénarios représentatifs de futurs possibles, comme les Representative Concentration Pathways (RCPs). Pour l’optimiste « RCP2.6 », les modèles montrent un réchauffement de 1.0°C de la planète à l’horizon 2100. Mais pour le pessimiste « RCP8.5 », le réchauffement est là de 3.7°C. Pour autant, ces chiffres masquent des réalités contrastées. Localement, le réchauffement peut être bien supérieur, comme au niveau des hautes latitudes. Par ailleurs, ces chiffres sont des tendances annuelles qui cachent une plus grande variabilité saisonnière et journalière des températures et des précipitations.

Source: https://choices.climatecentral.org

Cartographie des mers en crue

Des régions verront ainsi leur pluviométrie diminuer, ce qui favorisera les tensions géopolitiques autour des ressources en eau. D’autres subiront un accroissement de nombre d’inondations, entraînant une augmentation des dommages associés. Des événements extrêmes comme les vagues de chaleur ou les ouragans seront plus nombreux et plus intenses. Les réserves de pêche et l’agriculture ne seront pas épargnées, réduisant la production alimentaire mondiale. Quant à la biodiversité, des espèces entières sont aussi menacées. Il faut aussi compter avec l’élévation du niveau de la mer, inégale selon les régions. Des îles entières risquent d’être submergées multipliant les migrants climatiques. Cette élévation du niveau de la mer menace aussi des territoires entiers, en particulier des villes clés situées sur le littoral.

Face au risque climatique, l’Accord de Paris vise à limiter le changement climatique en deçà de 2, voire 1.5°C, à l’horizon 2100 par rapport à la période préindustrielle. Cet objectif est certes difficile, mais nous n’avons pas le droit à l’erreur. La Terre continue à évoluer après 2100 et il est très probable que les changements climatiques ne soient pas totalement réversibles.

Christophe Cassen
Responsable de projets au CIRED (Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement) dans le domaine de la modélisation technico-économique et en charge de la coordination scientifique avec la SMASH (Société de Mathématiques appliquées et de Sciences Humaines).
Yann Quilcaille
finit sa thèse en sciences du climat au CIRED et au LSCE (Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement). Il analyse les conséquences climatiques des sentiers de développement.