Nombreux sont les films qui aspirent à un monde plus durable et nous content la beauté de la planète, sûrement incitent-ils à un septième art lui-même écologiquement engagé. Sans abandonner la magie du cinéma, donner l’exemple à l’écran est possible.  



Derrière l’image d’un homme seul marchant sur les dunes à l’écran, une soixante de personnes, de l’accessoiriste au bruiteur, de la camerawoman à l’assistant de production, s’activent… Un tournage, ce sont des tonnes de papiers pour les scripts, de l’électricité pour les caméras et les éclairages souvent utilisés jour et nuit, des transports parfois quotidiens pour tous les membres de l’équipe, des matériaux pour les décors, des textiles pour les costumes…La liste est longue. Cependant le secteur cinématographique se responsabilise doucement, la prise de conscience étant de plus en plus présente parmi les acteurs du secteur. Et les tournages écolos commencent à voir le jour. 

Un écosystème propice au cinéma vert se met en place et les organismes qui s’engagent à promouvoir de bonnes pratiques émergent depuis ces quelques dernières années. Il y a par exemple en Grande-Bretagne Albert, une organisation environnementale qui encourage le secteur de la production télévisuelle et cinématographique à réduire ses déchets et son empreinte carbone.  En France, Ecoprod est devenu une association incontournable sur le sujet. Elle a pour but de former les acteurs du secteur à créer de manière plus durable et à réduire leurs coûts en réduisant le gaspillage. Elle agit comme un centre de ressources qui cherche à fédérer l’industrie autour des questions environnementales. Plusieurs productions ont ainsi déjà été soutenues tel Le baron noir, une série Canal plus ou Poly, le dernier film de Nicolas Vanier. Dans la même veine, Secoya, agence créée par deux anciens régisseurs, aide les productions à intégrer les enjeux environnementaux dans leur feuille de route. Elle propose en ligne un simulateur carbone adapté à la production audiovisuelle. Transports, décors, moyens techniques... Tout est pris en compte.  

À une échelle plus large, le projet Green Screen partage les meilleures pratiques en matière de production durable à travers l’Europe avec notamment une aide financière à la clé. À  Hollywood également, les films les plus eco-responsables sont récompensés lors d’une remise des prix de l'Environmental Media Association (EMA). 

Le simulateur carbone adapté à la production visuelle proposé par Secoya

Des tournages plus écolos c’est possible !

Poly, réalisé par Nicolas Vanier  : ce sont des voyages en avion supprimés, une sélection de producteurs bios locaux pour les besoins du tournage.  

Jurrasik World, réalisé par Dominion, Colin Trevorrow  : c’est un tournage aux studios Pinewood qui fonctionnent désormais à l'énergie renouvelable, mais aussi des dinosaures faits de silicone et de fibre de verre recyclés par la société Green Clover. 

La déesse des mouches à feu, réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette  : c’est beaucoup de covoiturage, du compost et du recyclage mais aussi l’envoi des restes de la cantine à des banques alimentaires. 

Le baron noir, réalisé par Ziad Doueiri, Antoine Chevrollier et Thomas Bourguignon : c’est enfin de la location de matériel, la réduction des emballages et le tri des déchets. 

Les mots de Guy Daleiden

directeur du Film Fund Luxembourg 

« Les divers acteurs du secteur cinématographique se sont rendus compte il y a peu de temps que la production audiovisuelle était loin d’être durable. Alors, l’idée du Green shooting est arrivée. À une échelle européenne, des initiatives de réseautage se sont lancées. Nous avons eu au sein du secteur de nombreuses discussions et des groupes de travail pour parler de ce que nous pouvions faire, modifier ou éliminer. Au Luxembourg, nous nous sommes dits qu’il fallait faire impérativement partie de ce réseau.  

Nous n’essayons pas seulement de participer à ces discussions à un niveau européen, mais également de changer quelque chose sur les tournages en local. Nous voulons avoir au Grand-Duché des productions un peu plus vertes, avec un impact moins important que dans le passé. Nous faisons ici tous nos films en coproduction avec d’autres pays. Il serait donc curieux d’utiliser des gobelets en plastique au Luxembourg alors que les tournages sont plus orientés sur le développement durable ailleurs ! C’est une petite initiative, mais par exemple nous avons produit des gourdes que nous avons distribuées sur les tournages. C’est aussi un moyen éducatif d’attirer l’attention sur une problématique globale.  

Il faut un changement de mentalité, des réflexions de part et d’autre. Il y a une possibilité d’épargner nos ressources. Ce n’est pas à nos techniciens ou à nos acteurs de trouver des solutions, ils sont déjà bien occupés avec leur travail. Il s’agit de l’engagement des responsables de production. »  


Les mots de Guy Daleiden

directeur du Film Fund Luxembourg 

« Les divers acteurs du secteur cinématographique se sont rendus compte il y a peu de temps que la production audiovisuelle était loin d’être durable. Alors, l’idée du Green shooting est arrivée. À une échelle européenne, des initiatives de réseautage se sont lancées. Nous avons eu au sein du secteur de nombreuses discussions et des groupes de travail pour parler de ce que nous pouvions faire, modifier ou éliminer. Au Luxembourg, nous nous sommes dits qu’il fallait faire impérativement partie de ce réseau.  

Nous n’essayons pas seulement de participer à ces discussions à un niveau européen, mais également de changer quelque chose sur les tournages en local. Nous voulons avoir au Grand-Duché des productions un peu plus vertes, avec un impact moins important que dans le passé. Nous faisons ici tous nos films en coproduction avec d’autres pays. Il serait donc curieux d’utiliser des gobelets en plastique au Luxembourg alors que les tournages sont plus orientés sur le développement durable ailleurs ! C’est une petite initiative, mais par exemple nous avons produit des gourdes que nous avons distribuées sur les tournages. C’est aussi un moyen éducatif d’attirer l’attention sur une problématique globale.  

Il faut un changement de mentalité, des réflexions de part et d’autre. Il y a une possibilité d’épargner nos ressources. Ce n’est pas à nos techniciens ou à nos acteurs de trouver des solutions, ils sont déjà bien occupés avec leur travail. Il s’agit de l’engagement des responsables de production. »