Muhammad Yunus au sommet Building Social Business. Crédit : Nick Harrison

En 2006, Muhammad Yunus créé la Grameen Bank, une organisation spécialisée dans le micro-crédit à destination des zones rurales du Bangladesh, et avec elle une nouvelle forme d’entrepreneuriat : le social business. Saluant une approche résolument humaniste et pragmatique, le Prix Nobel de la Paix lui est décerné la même année. Avec lui, un nouveau modèle est né. L’entreprise à vocation sociale fait partie de la diversité actuelle des modèles du capitalisme. Elle introduit des préoccupations liées à la pauvreté, à la vulnérabilité et au développement dans la sphère commerciale qui donnent lieu à de nouvelles modalités d'action. Cette démarche milite pour une approche fondée sur le profit, par l'intermédiaire de la vente d'un produit ou service, avec un objectif d'autofinancement strict et non de distribution de dividendes. Elle diffère des modèles classiques de marché car son but principal est l'utilité sociale, la création de valeur sociale étant inséparable de l'objectif de viabilité financière.

Les 7 commandements de l'entreprise sociale selon Muhammad Yunus :

  1. L’entreprise a pour objectif la suppression de la pauvreté ou de s’attaquer à des problèmes sociaux dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’accès à la technologie ou de l’environnement. Son objectif n’est donc pas la maximisation du profit ; 
  2. L’entreprise doit assurer sa viabilité financière et économique ; 
  3. Aucun dividende n’est distribué, les investisseurs ne récupèrent que leur investissement ;
  4. Lorsque les montants investis sont remboursés, les profits sont réinvestis dans l’entreprise afin qu’elle puisse s’améliorer et s’agrandir ; 
  5. L’entreprise se doit de respecter l'égalité entre les sexes et l'environnement ; 
  6. La main d’œuvre doit obtenir le salaire du marché et de meilleures conditions de travail ; 
  7. …Le faire dans la joie. 


Les 7 commandements de l'entreprise sociale selon Muhammad Yunus :

  1. L’entreprise a pour objectif la suppression de la pauvreté ou de s’attaquer à des problèmes sociaux dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’accès à la technologie ou de l’environnement. Son objectif n’est donc pas la maximisation du profit ; 
  2. L’entreprise doit assurer sa viabilité financière et économique ; 
  3. Aucun dividende n’est distribué, les investisseurs ne récupèrent que leur investissement ;
  4. Lorsque les montants investis sont remboursés, les profits sont réinvestis dans l’entreprise afin qu’elle puisse s’améliorer et s’agrandir ; 
  5. L’entreprise se doit de respecter l'égalité entre les sexes et l'environnement ; 
  6. La main d’œuvre doit obtenir le salaire du marché et de meilleures conditions de travail ; 
  7. …Le faire dans la joie. 


Le social business suit donc le principe « pas de pertes, pas de dividendes » et est fondé sur une structure capable d'offrir un produit ou un service susceptible de satisfaire les besoins élémentaires d'une communauté. La logique consiste à servir l'intérêt collectif en s’appuyant sur un modèle économique viable pour la structure et pour le consommateur. Il semble pertinent que le modèle du social business soit orienté vers les multinationales, puisque leurs atouts (santé et poids financiers, expertise commerciale, compétences techniques, capacité en termes d'innovation, de production et de distribution, potentiel de Recherche et Développement et libre concurrence) sont considérés comme des leviers puissants pour l'expérimentation et la mise en oeuvre des projets.

Ce modèle «  zéro dividende »  est à distinguer toutefois du principe du Bottom of the Pyramid (BoP) qui s'en approche mais considère que les besoins premiers du bas de la pyramide de Maslow sont de réelles opportunités financières pour les entreprises qui s’adresseraient à ce segment de la population. Celles-ci développent ainsi des stratégies de mise à disposition de produits ou services à très bas coûts sur ce vaste marché, générant de très faibles profits mais sur des grands volumes. Les offres répondent à des besoins essentiels des populations (carence alimentaire spécifique, etc.) et contribuent ainsi à lutter contre la pauvreté.

Les entreprises à vocation sociale créées à partir du core business d’une grande entreprise constituent un véritable vecteur de changement : elles apportent des solutions économiquement durables aux problématiques sociales ou environnementales majeures ; telles que la faim ou la malnutrition, le gaspillage alimentaire, l’accès à l’eau potable, à l’éducation, aux soins médicaux, au logement, l’accueil et l’intégration des réfugiés, etc. Cette démarche, très nourrissante pour l’entreprise, est un véritable bouillon d’innovation, aussi bien technique que sociale, et d’interactions avec les différentes parties prenantes engagées sur le sujet, que ce soit le monde académique, les institutions publiques ou les associations et représentants de la société civile. Le social business a donc un bel avenir devant lui, venant ainsi compléter l’action de l’État et des associations.