Idées reçues ou informations fiables? Le Sustainability Mag fait le point en clarifiant six affirmations très répandues.
« Les pays en voie de développement sont les seuls responsables de la pollution plastique »
FAUX.
La consommation de plastique par tête étant fortement liée au PIB, il est assez improbable que les pays en voie de développement soient les principaux consommateurs et pollueurs. En 2015, la consommation de plastique par tête environnait les 140kg dans les pays d’Amérique du Nord, tandis que la consommation des pays d’Asie (à l’exception du Japon) et d’Afrique ne dépassait pas les 40kg par tête. Nos infrastructures de recyclage ne sont efficaces que si tous les déchets plastiques sont collectés, ce qui n’est pas toujours le cas ! Et c’est sans compter bien sûr le grand sujet des microplastiques.
« Les plastiques biosourcés ne polluent pas contrairement aux plastiques pétrochimiques_»
FAUX.
Les plastiques biosourcés évitent l’utilisation de pétrole lors de la production, mais c’est l’ensemble du cycle de vie du produit qu’il faut analyser, et il faut bien comprendre leur procédé de fabrication : comme la pollution de l’eau lors de la production des matières premières, dans le cas de plastique fait à partir d’aliments comme le maïs
« Les plastiques et oxoplastiques compostables pourraient très bien résoudre les problèmes de pollution »
VRAI ET FAUX.
Les plastiques compostables peuvent se dresser comme une solution à condition qu'ils soient en effet compostés. Malheureusement, ils sont souvent jetés à la poubelle et rejoignent les déchets plastique habituels. Il faudrait donc idéalement les utiliser en boucle fermée afin de s’assurer de minimiser l’impact. Les oxoplastiques, plastiques « biodégradables », se dégradent quant à eux dans des conditions très précises qui sont rarement réunies dans l’environnement. Ils finissent par se décomposer en petites particules sous l’effet de la lumière et sont également ingérés par les animaux. Pire, si ceux-ci ne sont pas biosourcés, ils agissent alors au contraire comme accélérateurs de diffusion de microplastiques.
« Le plastique est à bannir totalement »
FAUX.
Le plastique a révolutionné nos vies et comporte de nombreuses qualités : sa résistance, sa facilité à être modelé, sa légèreté et ses faibles coûts de production. Ce matériau nous a également permis de grandes avancées dans le domaine de la médecine et contribue grandement à la réduction du gaspillage alimentaire. Afin de réduire ses impacts négatifs, il est indispensable de revoir l’usage que nous en faisons.
« Les bébés naissent pré-pollués »
VRAI.
Aussi effrayant cela soit-il, les bébés naissent avec en moyenne 200 produits chimiques dans le corps, transmis par leur mère. Parmi ceux-ci, nous pouvons compter plusieurs microplastiques mais également le bisphénol A, reconnu cancérigène, que l’on retrouve dans les bouteilles et contenants alimentaires en plastique. Les bébés sont particulièrement touchés par cette pollution, car ils passent les premières années de leur vie à quatre pattes, sur des sols souvent synthétiques riches en microplastiques.
« Le plastique contribue au réchauffement climatique »
VRAI.
De par leur légèreté, les emballages plastiques permettent d’optimiser les chargements des camions et des avions, ce qui diminue les émissions lors du transport des biens. Cependant, le plastique contribue au réchauffement climatique tout au long de son cycle de vie. Il est tout d’abord fabriqué à partir de pétrole obtenu lors d’un procédé très polluant. Le secteur pétrochimique, en forte expansion, est en effet déjà responsable d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre . Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, la pétrochimie est le principal facteur de hausse de la demande de pétrole. Elle comptera pour un tiers de la demande d’ici 2030 et presque la moitié en 2050. Après utilisation, les déchets sont transportés et si possible recyclés, occasionnant des émissions de gaz à effet de serre supplémentaires. Lorsque ces déchets ne sont pas collectés mais rejetés dans la nature, ils émettent du méthane en cas d’exposition prolongée au soleil.
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